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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 16:24
- Appels urgents -
Semaine 40 (1-5 octobre 2007)
 
 
 
R.D. Congo
Protéger les défenseurs des droits de l’homme !
Depuis le 31 juillet 2007, les organisations congolaises de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse multiplient les appels aux autorités congolaises pour la mise en œuvre d’une politique de protection des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes.
Les assassinats, à Bukavu, de Pascal Kabungulu Kibembi, Secrétaire-général d’Héritiers de la Justice, le 31 juillet 2005, et de Serge Maheshe, journaliste de Radio Okapi, le 13 juin 2007, ont choqué la communauté congolaise et internationale. Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres. Le pays recense de nombreux cas d’exactions (allant de l’intimidation à l’assassinat) contre les défenseurs et journalistes.
Malgré les pressions constantes de la société civile congolaise et des instances internationales exigeant que justice soit rendue à Pascal Kabungulu, les autorités congolaises n’ont toujours pas rouvert le procès, suspendu en décembre 2005. Le procès pour le meurtre de Serge Maheshe a été entaché d’irrégularités et le verdict prononcé s’apparente fortement à une erreur judiciaire.
Ces deux affaires sont extrêmement inquiétantes, car dans les deux cas, les autorités congolaises ont manqué de volonté politique pour traduire en justice les auteurs et instigateurs de ces crimes. Il y a pourtant en RDC un besoin urgent de mettre un terme à l’impunité.
Il est impératif que des pressions diplomatiques plus intenses et efficaces soient exercées par l’Union Européenne (UE) auprès des autorités congolaises en vue d’assurer une protection effective des défenseurs et journalistes congolais.
 
 
 
Écrivez à la Présidence de l’U E
- Intervenir avant le 27 octobre 2007 -
 
 
… en abrégé
Le 31 juillet 2005, Pascal Kabungulu Kibembi – secrétaire général de l’association Héritiers de la Justice – a été abattu, dans sa maison, à Bukavu, sous les yeux de sa famille par des hommes en uniforme. À l’issue d’une enquête militaire, plusieurs soldats soupçonnés de l’assassinat ont été arrêtés en août 2005, puis rapidement libérés par le commandant de la caserne de Bukavu, le colonel Thierry Ilunga, sous la menace d’une arme à feu. A la suite de protestations nationales et internationales, les suspects ont été remis en détention et ont comparu devant un tribunal militaire en novembre 2005. Le tribunal a placé le colonel Ilunga sous mandat d’arrêt et ordonné que le procès soit renvoyé devant une juridiction militaire compétente pour juger les hauts gradés. Depuis, aucun nouveau procès ne s’est ouvert. Le colonel Ilunga a été remis en liberté après seulement vingt-quatre heures de garde à vue. Il a ensuite été promu au rang de commandant de brigade dans l’armée nationale unifiée.
Le 13 juin 2007, Serge Maheshe, journaliste de Radio Okapi a été assassiné à Bukavu (est de la RDC). La justice militaire a été saisie de l’affaire, sous prétexte que l’arme du crime était une arme de guerre. Malgré les nombreuses zones grises dans ce procès, le tribunal militaire de Bukavu a condamné, le 28 août 2007, à la peine capitale Freddy Bisimwa et Masasile Rwezangabo pour « assassinat » ainsi que les deux amis de Serge Maheshe, seuls témoins oculaires du crime, pour « association de malfaiteurs ». Le jugement fut rendu en se fondant sur les seuls aveux des deux premiers condamnés, qui expliquèrent que, s’ils étaient bien les auteurs de l’assassinat, les amis du journaliste en étaient les commanditaires. Quant aux deux militaires initialement accusés d’être les tueurs et dont des témoins avaient reconnus la voix et la démarche, ils ont été blanchis de toute accusation d’assassinat.
Ce jugement a suscité une vive émotion à Bukavu, car les autres pistes ont été négligées ou inexplorées, notamment celle des menaces de mort proférées à l’encontre de la victime, en mai 2007, par deux membres de la Garde républicaine.
 
 
Dans une lettre écrite en prison les deux assassins ont accusé deux magistrats à la Cour militaire de Bukavu de les avoir soudoyés pour qu’ils accusent les deux amis de la victime. Ils précisent que les magistrats leur ont fourni des éléments matériels compromettants afin d’étayer ce scénario, y compris la carte SIM du téléphone de la victime. En contrepartie de ces dénonciations, les magistrats leur auraient promis une libération rapide et une rente financière. Cette lettre vient renforcer encore davantage les doutes et les soupçons à l’égard de la crédibilité du procès et de la fiabilité du verdict. Depuis lors, l’opinion publique réclame l’acquittement des deux amis de Serges Maheshe et demande que les véritables auteurs et commanditaires de l’assassinat soient arrêtés et jugés.
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Intervenir
Soutenez les défenseurs des droits de l’homme congolais en écrivant à la Présidence de l’Union européenne (UE) : actuellement le Portugal
 
1. Vous pouvez adresser à Álvaro Mendonça e Moura, Représentant Permanent du Portugal auprès de l'UE, la lettre que nous vous proposons, après l’avoir datée et signée, sans oublier de mentionner votre nom et votre adresse. Vous pouvez aussi la réécrire à votre manière, avec vos mots, votre écriture, votre conviction.
[Par courrier : affranchir à 0,60 euros – Fax : 00.32.2.2310026]
 
2. Nous vous conseillons aussi d’envoyer une copie de votre lettre à Roeland van de Geer, représentant spécial de l’UE pour la région des Grands Lacs, en charge de la politique européenne en RDC.
[Conseil de l'UE : 175, rue de la Loi B-1048 Bruxelles - Belgique]
- Écrivez avant le 27 octobre 2007 -
 
Dernières interventions concernant ce pays
Cet Appel urgent est le premier concernant la RDC depuis le début de l’année 2007.
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