Synode Africain
Proposition 55
Abolition de la peine capitale
“L’Église voit comme un signe d’espérance l’opposition croissante du public à la peine de mort, quand bien même une telle peine est perçue comme l’expression de la justice et une sorte de légitime défense de la part de la société. La société moderne, en fait, possède les moyens de supprimer de manière effective la criminalité en rendant les criminels inoffensifs sans devoir leur dénier la chance de se réformer” (Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église Catholique, n.405).
La dignité de la personne exige que ses droits fondamentaux soient respectés quand bien même il ne respecterait pas les droits des autres. La peine capitale empêche un tel but. Parfois, la peine de mort est utilisée pour éliminer les opposants politiques. Par ailleurs, les pauvres gens qui ne peuvent pas se défendre sont plus facilement soumis à cette punition définitive sans appel.
Le Synode appelle à l’abolition totale et universelle de la peine de mort.
AFRICAE MUNUS
DU PAPE
BENOÎT XVI
85.
…Pour cela, l’Église doit organiser la pastorale du monde carcéral pour le bien matériel et spirituel des prisonniers. Cette activité pastorale est un service réel que l’Église offre à la société et que l’État doit favoriser pour le bien commun. Avec les membres du Synode, j’attire l’attention des responsables de la société sur la nécessité de faire tout ce qui est possible pour arriver à l’élimination de la peine capitale,[135] ainsi que sur la réforme du système pénal pour que la dignité humaine du prisonnier soit respectée. Aux agents pastoraux revient la tâche d’étudier et de proposer la justice restaurative comme un moyen et un processus pour favoriser la réconciliation, la justice et la paix, et la réinsertion dans les communautés des victimes et des offenseurs.[136]
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28 septembre 2012
Transmis par Clément Boursin (ACAT)
jeudi 27 septembre 2012
Madagascar s'engage à abolir la peine de mort
Par RFI
Le président de la transition malgache est New York dans le cadre de la 67e Assemblée générale des Nations unies. Andry Rajoelina, plus de trois ans après son arrivée au pouvoir, est reconnu comme chef de l’Etat jusqu’aux prochaines élections. Il s’est exprimé le 26 septembre à la tribune de l’Assemblée générale. Et en marge de sa visite, il a signé un traité historique abolissant la peine de mort à Madagascar. Un geste qui s'inscrit aussi dans une stratégie de politique intérieure.
La peine de mort est en vigueur à Madagascar, mais la dernière exécution remonte à 1958. Depuis plus de 50 ans, les condamnations à mort sont toujours commuées en peine de travaux forcés à perpétuité…
L’ACAT, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture a néanmoins réagi positivement à ce geste. Elle rappelle que 55 condamnés à mort sont recensés dans le pays, et que ces détenus sont en situation d’exclusion sociale totale. L’association encourage aussi les autorités à ratifier rapidement ce traité pour que la peine de mort puisse être définitivement abolie.
Andry Rajoelina a également signé un protocole qui renforce les droits de l’enfant. La réaction est prudente aussi de la part des associations qui attendent la mise en œuvre par les autorités.
Ces engagements interviennent à un moment où le président de la transition doit soigner son image et ses relations vis-à-vis de la communauté internationale en vue des élections de 2013.
Depuis trois ans, la situation des droits de l’homme à Madagascar est vivement critiquée, notamment par les Etats-Unis.