Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 17:20
Appel Urgent Novembre 2007
R.D. Congo
 
BESOIN URGENT DE SOINS !
 
Pendant et après la période électorale de 2006, plusieurs centaines d’opposants politiques présumés à Joseph Kabila (actuel président de la République) et de personnes de même origine ethnique que Jean-Pierre Bemba (principal opposant politique à Joseph Kabila durant l’élection présidentielle) ont fait l’objet, à Kinshasa, d’attaques ciblées menées par les forces de sécurité.
Arrestations arbitraires, actes de torture, détentions au secret, exécutions extrajudiciaires : la vague de répression a principalement été opérée par la Garde républicaine (ex-garde présidentielle) et la Direction des renseignements généraux et services spéciaux de la police (DRGS).
Nombre de personnes arrêtées et torturées, il y a un an, sont encore emprisonnées sans avoir été inculpées ni être passées en procès.
Deux officiers de haut rang de l’armée nationale congolaise – le commandant Yawa Gomonza, 61 ans et le colonel Paul Ndokayi, 61 ans – ont été arrêtés et violement torturés, fin 2006, par des membres de la Direction des renseignements généraux et services spéciaux (DRGS). Actuellement détenus, sans jugement, au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), principale prison de la capitale congolaise, ils ont besoin de toute urgence de soins médicaux pour traiter leurs blessures provoquées par la torture il y a un an et à ce jour pas encore soignées.
Exhortons les autorités congolaises à fournir, sans délai, des soins médicaux
adaptés au commandant Yawa Gomonza et au colonel Paul Ndokayi et à enquêter sur les tortures infligées afin de traduire leurs auteurs devant la justice.
 
Tortures sur le commandant Yawa Gomonza
Le commandant Yawa Gomonza a été arrêté le 1er décembre 2006, lorsqu’un groupe de policiers est entré de force à son domicile avant de lui attacher les bras derrière le dos et de lui enchaîner les pieds. Sa maison a été fouillée et plusieurs objets lui appartenant (uniforme, appareil-photo, téléphone portable) ont été saisis. Il a été conduit à Kin-Mazière, le siège de la DRGS à Kinshasa, où il a été violemment battu et accusé d’avoir organisé des réunions avec la garde armée de Jean-Pierre Bemba, qui avait perdu les élections présidentielles fin octobre 2006.
Depuis qu’il a été torturé, Yawa Gomonza n’est plus capable de marcher seul. Il ne peut se déplacer que s’il est soutenu par d’autres prisonniers. Il souffre également d’hypertension artérielle. Il n’a jamais reçu de soins. Il a été inculpé de « tentative de participation à un mouvement insurrectionnel », mais n’a pas encore été jugé.
 
Tortures sur le colonel Paul Ndokayi
Le colonel Paul Ndokayi a été arrêté le 27 novembre 2006 par la Police d’Intervention Rapide (PIR). Le lendemain, il a été interrogé par un colonel de la PIR, qui l’a frappé en le qualifiant de « frère de Jean-Pierre Bemba ». Ce policier est ensuite revenu avec cinq collègues, l’a menotté et emmené à l’extérieur, puis a recommencé à le battre. Paul Ndokayi a ensuite été transféré à Kin-Mazière, où il a de nouveau été torturé. Le 29 novembre 2006, allongé de force par terre, les chevilles enchaînées, Paul Ndokayi a, durant cinq heures, été frappé à coups de ceinture, de matraque, de bâton et de pied sur l’ensemble du corps. Ses tortionnaires lui ont également planté un couteau dans le pied. Après qu’il ait perdu connaissance, ils l’ont réanimé puis lui ont placé entre ses doigts un morceau de bois et ont frappé la main. Plusieurs os de celle-ci ont alors été fracturés.
Paul Ndokayi ressent aujourd’hui des douleurs dans tout le corps et la mobilité de ses bras et de ses mains est très faible. Il se plaint que ses oreilles saignent et lui font mal, et il éprouve des difficultés à entendre. À aucun moment de sa garde à vue et de sa détention en prison il n’a reçu de soins médicaux pour traiter ses graves blessures provoquées par la torture.
Il a été inculpé de « terrorisme » et est incarcéré depuis dix mois sans avoir été jugé. Il n’a pas eu la possibilité de remettre en cause la légalité de sa détention ni d’intenter de poursuites contre ses tortionnaires.
 
Une impunité totale
En mars 2007, les affrontements, à Kinshasa, entre la Garde républicaine et les combattants fidèles à Jean-Pierre Bemba ont entraîné la mort d’au moins 600 personnes, parmi lesquelles de nombreux civils morts de tirs aveugles et disproportionnés des deux forces en présence. Au cours de cette période ces deux entités armées se sont rendues coupables d’atteintes graves aux droits de l'Homme. Aucun membre des forces de sécurité qui a participé à la vague de répression politique de 2006 et aux violences de mars 2007 n’a, à ce jour, été déféré à la justice ni été l’objet de sanctions disciplinaires.
Le fait que de nombreux services de sécurités, basés à Kinshasa, servent régulièrement les intérêts privés de Joseph Kabila intensifie le climat de crainte dans la capitale et dans la sous-région. Fin janvier-début février 2007, les forces de sécurité ont réprimé dans le sang les manifestations de l’opposition dans le Bas-Congo, à quelques centaines de kilomètres au sud-ouest de Kinshasa, causant la mort de plus d’une centaine de personnes. Aucun membre des forces de sécurité n’a fait l’objet de poursuites judicaires.
Les 8 septembre 2006 et le 11 septembre 2007, l’ACAT-France est déjà intervenue auprès du Président Kabila pour demander l’ouverture d’une enquête sur la disparition du Docteur Soso Gesevene, conseiller médical de Jean-Pierre Bemba, survenu à Kinshasa le 20 août 2006. Le Docteur Soso Gesevene a été enlevé par des éléments de la Garde républicaine et emmené dans les locaux de la Détection militaire des activités anti-patrie. Il a, par la suite, disparu et a vraisemblablement été victime d’une exécution extrajudiciaire.
 
Intervenir
Soutenez ceux dont vous venez de lire l’histoire.
Écrivez pour leur venir en aide.
 
1. Vous pouvez adresser la lettre que nous vous proposons, après l’avoir datée et signée, sans oublier de mentionner votre nom et votre adresse.
Vous pouvez aussi la réécrire à votre manière, avec vos mots, votre écriture, votre conviction.
 
2. Pour plus d’efficacité, nous vous conseillons d’envoyer une copie de votre lettre à l’Ambassade du pays concerné : les diplomates informent leurs ministères des préoccupations des citoyens français.
 
- Écrivez avant le 5 décembre 2007 -
République Démocratique du Congo (RDC)
Vous souhaitez intervenir en faveur des officiers torturés :
• Écrivez au Président congolais
[Par courrier : affranchir à 0,85 euros – pas de Fax disponible]
• Adressez une copie de votre lettre à l’Ambassade de la RDC
[Ambassade de la RDC, 32 cours Albert 1er - 75008 Paris - Fax : 01.45.62.16.52]
 
 

drc-colonel-paul-ndokayi.jpg


Paul Ndokayi
Partager cet article
Repost0

commentaires